La Bataille des CARDINAUX 1759

 

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                                                                                           (Table d'orientation au petit mont à Arzon)

 

     Cette bataille n'influe pas directement sur l'histoire de la Bretagne, mais elle se déroula au large de ses côtes. Elle mettra également en action de nombreux bretons et fut un tournant de l'histoire européenne pour la suprématie maritime et coloniale. Ce fut d'ailleurs un épisode tragique pour la France de ce que l'on appelle la guerre de "sept ans". Elle y oppose d'un côté par le jeu des alliances la France, l'Espagne, les princes allemands et et de l'autre l'Angleterre, la Russie, et la Sardaigne.

    Au début de l'année 1759, les ministres convainquent le roi de France de concentrer les effectifs sur l'ennemi principal, l'Angleterre et de tenter de l'écraser en l'envahissant. Un débarquement de plusieurs milliers d'hommes sur la Tamise est prévu depuis Ostende (Flandre) et deux autres en Irlande et en Ecosse. Pour cela, la marine de Brest doit escorter un convoi de troupes depuis le golfe du Morbihan où l'on concentre 20 000 hommes.

     Le responsable de ce rassemblement est le Maréchal-Duc d'Aiguillon, petit neveu de Richelieu et héros de la guerre de la succession d'Autriche. Le commandement de la flotte française d'Atlantique est confié à Hubert de Brienne Comte de Conflans, âgé tout de même de 69 ans, reconnu paraît-il pour son manque d'esprit de décision, et entre Aiguillon et lui, les relations ne sont pas au beau fixe. Le commandement français est donc compliqué et d'une fiabilité incertaine, ce qui n'est pas le cas de la marine Britannique, mieux hiérarchisé.

     A l'automne 1759, Louis XV et son ministre Nicolas René BERRYER font transmettre l'ordre d'appareiller et de rejoindre le Morbihan, afin de prendre en charge le convoi des troupes et d'entreprendre l'invasion par l'Irlande et l'Ecosse. Conflans redoute le blocus et un combat majeur avec les anglais, sachant son escadre en état d'infériorité (21 navires et 4 frégates).

      Malgré cela, l'heure est à la confiance, sur la côte bretonne, il n'y a que l'escadre du Commodore Duff (6 navires). Le commandement français pense que l'importante escadre de l'Amiral chef Hawke (27 navires et 6 frégates en parfait état et très bien armés contrairement à la marine française) est actuellement à Portsmouth.

     Le 20 novembre, voyant les vaisseaux français, Duff s'échappe vers le large, bonne nouvelle!!! Mais voilà, loin derrière, une armée navale importante fait son apparition, c'est l'escadre de Hawke, qui fut au courant des manoeuvres françaises par l'intermédiaire de son réseau efficace d'espions. Le Comte de Conflans, à cet instant, a le choix, fuir ou combattre, il choisit finalement de franchir le passage des cardinaux qui marquent l'extrémité d'Hoedic et de chercher refuge en baie de Quiberon. Pour cela, il donne une succession d'ordres plus ou moins hasardeux, contradictoires qui font que la flotte française va se présenter en ordre dispersé. Le combat s'engagea en fin d'aprés midi, alors que la mer était devenue trés agitée.

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      Le combat fut meurtrier, par manque de marins, les francais avaient embarqué sur les vaisseaux des biffins du Royal Limousin... Pas de quoi manoeuvrer à la demande, ni pointer correctement les canons dans la mer déchaînée. Incapables de se mettre en formation de bataille, les navires français s'égayaient dans toutes les directions. Beaucoup tout de même parvinrent à se refugier dans la Vilaine. Malgré tout, le résultat est tragique, plus de 2 500 morts et 7 navires détruits côté français contre 300 morts et deux navires détruits côté anglais.

      Ainsi par son incapacité, Monsieur de Conflans, a non seulement pu débarquer en Irlande et en Ecosse, mais l'absence de la marine française allait faire cruellement défaut aussi bien au Canada qu'aux Indes.

     Dans les jours qui suivirent, les cadavres arrivèrent par dizaine sur toutes les grèves et les criques de la presqu'île de Rhuys (56), à tel point que le recteur de Sarzeau demanda à l'amirauté de Sources, l'autorisation de les enfouir à même les dunes. La permission lui fut accordée, alors ne soyez pas surpris si vous trouvez des morceaux de squelettes en prenant un bain de soleil sur nos belles plages:-).

 

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   Ce canon se trouve à Penerf (commune de Damgan 56), il appartenait au bateau 'Le Juste" qui participa à la bataille des cardinaux. Lorsqu'il coula, les 130 hommes d'équipage furent sauvés par le bateau "La société" commandé par le commandant Jean Vincent Huliocq de Penerf. 

 

 *Il est à noter, que le célèbre explorateur, le comte de la Pérouse fit son premier fait d'arme lors de cette bataille, il fut prisonnier, et libéré peu de temps après. 

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                                                                                                  (Tableau de Nicholas Pocock)

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