Salomon ou Salaün (Roi de Bretagne de 857 à 874)


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     En ancien breton, son nom était Salamun, devenu Salavun, puis en breton moderne Salaün. Il est le cousin d'Erispoë et il semble qu'il ait été élevé par Nominoë.

     Il est couronné roi de Bretagne en 857, après avoir assassiné Erispoë, dont il n'approuvait pas le rapprochement avec la Francie occidentale qui risquait de lui faire perdre des terres au profit de celui-ci, en effet, Erispoë projetait de marier sa fille avec Louis, fils de Charles le Chauve.

     Une fois Salomon couronné, Charles le Chauve, essaya d'intimider les bretons par la menace d'une nouvelle invasion, mais voyant que ceux-ci étaient plus que jamais décidés à se défendre, il reconnut au nouveau souverain les mêmes droits qu'à Erispoë.

     Salomon, au contraire de ces deux prédécesseurs était plus un politique qu'un guerrier même s'il a plusieurs fois démontré des preuves de sa bravoure. Il s'entoura d'une cour brillante et nombreuse. Il réunissait les évêques, les comtes, les abbés à titre de conseillers, et faisait exercer dans le pays une surveillance étroite par ses missi dominici1, pour réprimer les abus et protéger les faibles.

     Donc politicien habile, Salomon n'entra jamais en lutte avec la monarchie carolingienne. De temps en temps, Charles le Chauve menaçait puis changeait d'avis et entrait en pourpalers avec Salomon. A chaque fois, Salomon en retirait quelques profits. C'est ainsi qu'en 863, par le traité d'Entammes (Mayenne), il acquiert le territoire d'entre deux rivières (une partie de l'Anjou), et en 868, par le traité de Compiègne, le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-normandes. La Bretagne atteint alors son extension géographique maximale et Salomon était au faîte de sa puissance, il pouvait alors s'intituler "Prince de toute la Bretagne et d'une partie de la Gaule". Salomon tente d'obtenir également l'indépendance religieuse de la Bretagne par rapport à l'archevêché de Tours, en essayant d'obtenir du Pape la construction de l'évêché de Dol-de-Bretagne en archevêché, Rome ne le reconnut pas, mais ne désavoua pas formellement.

 

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     A partir de 868, Salomon, inquiet des invasions normandes, s'allie avec Charles le Chauve. Les bretons tirèrent même d'embarras l'armée Franque qui ne réussissait pas à investir complètement Angers, en détournant le cours de la Maine sillonnée par les bâteaux de ravitaillement des assiégés. Après cet exploit, Salomon rentra en Bretagne, et se retira dans un monastère, soit à la Martyre (29), soit à Langoëlan (56), pour expier le meurtre d'Erispoë. Mais la centralisation qu'il avait exercé dans tous les domaines, son pouvoir totalitaire, et sa surveillance sur tous les chefs bretons, lui avaient suscité bien des adversaires au sein même de sa famille, c'est là que son gendre Pascweten et le gendre d'Erispoë, Gurvant, le livrent aux francs "Fulcoad et d'autres" qui après avoir capturé et sans doute exécuté son fils Wigon, crèvent les yeux du roi et l'assassinent le lendemain (le 25 juin 874). Quelle époque!!!

 

     Le souvenir de cette mort acceptée en expiation d'un crime et celui des bienfaits de son gouvernement firent regarder Salomon comme un martyr et un saint. C'est ainsi qu'on peut découvrir sa statue dans de nombreuses églises bretonnes actuelles (voir ci-contre).

 

 

  1Les Missi dominici sont des envoyés spéciaux des souverains carolingiens (Salomon copia beaucoup le système carolingien), qui contrôlent les représentants du pouvoir royal au plan local. ils permettent au souverain de hiérarchiser son administration, et de centraliser le pouvoir.

 

                                                                                                                                                             

L'expansion bretonne au IXéme siècle

 

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